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    Je n'arrive plus à pleurer.

     

    Je m'en veux parce que je n'y parviens pas. Comme si je n'avais pas de chagrin. Je suis hagarde depuis la nouvelle de ta disparition.

    A toi ces quelques mots pour te dire...

    C'est toi qui m'a sauvée

    C'est toi que j'ai perdu de vue durant des années

    C'est toi qui a eu peur pour moi

    C'est toi qui m'a appris un peu plus sur l'amour et la liberté

    C'est toi qui t'en es voulu

    C'est toi qui m'a confié tes doutes

    C'est toi que j'ai retrouvé

    C'est toi que j'ai pris dans mes bras une nouvelle fois

    C'est toi que j'ai choisi pour me souvenir

    C'est toi que j'ai appelé pour pleurer dans tes bras

    C'est toi que j'ai redécouvert et aimé une dernière fois

    C'est toi qui a dis que tu m'aimais encore, que tu m'aimerai surement toujours

    C'est toi dont je me suis éloignée de nouveau 

    C'est toi qui a disparu aujourd'hui

     

    Et la dernière chose que je t'ai dite c'est de me laisser, que nous avions désormais chacun nos vies. 

    La tienne est finie.

    Je ne peux que remercier la vie de t'avoir mis sur mon chemin, que te remercier de m'avoir sauvée.

    Mes larmes ne veulent pas couler parce que il est trop difficile de réaliser que tu ne fais plus partie de ce monde. J'ai en mémoire, te derniers mots, la dernière fois que j'ai tenu ta main, ton dernier baiser, tes dernières caresses...

    Pourquoi disparaitre puisque nous ne nous serions jamais revus?

    Pourquoi ai-je été mise au courant?

    J'aurai pu poursuivre ma vie en croyant que tu étais toujours de ce monde et que tu poursuivais ton chemin. J'aurais préféré, je crois, rester dans cette illusion.

    Il fallait surement que je sois au courant alors...

     

    Mais,

    Je n'arrive plus à pleurer...

     

     

     


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    Chers toutes et tous je vous écris ces mots à vous parce vous êtes les ami(e)s de mon cœur.

    Parce que je veux vous dire un Gigantesque Merci pour tout ce que vous êtes, pour tout ce que vous avez fais pour moi, pour votre présence, votre écoute, vos mots, vos épaules, votre soutien, vos sourires, vos étreintes, vos bisous, vos câlins, vos espoirs et vos encouragements.

    Je veux vous dire Merci de vous être toujours souciés de moi, d'avoir toujours cru en moi, de m'avoir dis que j'avais de l'or dans les doigts, une grande imagination, une spiritualité bien à moi et si belle et douce.

    Merci de m'avoir dis que vous m'aimez et de me le dire encore.

    Je veux vous dire Merci de m'avoir accepter comme je suis et puis aussi de m'avoir parfois bousculée quand il le fallait, de m'avoir engueulée un bon coup pour m'aider à passer le cap et sortir du noir, parce que j'ai besoin qu'on pousse un peu de temps en temps.

    Merci de m'avoir donné votre vision, vos idées, vos opinions franches, sincères sans m'épargner la réalité, tout en m'ouvrant vos bras pour me consoler quand la vie était trop raide avec moi.

    Merci de m'avoir laissé entrer dans vos vies, de m'avoir demandé, de m'avoir donné, d'avoir toujours partagé.

    Je vous dis Merci parce qu'il faut dire Merci, toujours aux gens qu'on aime.

    Je vous dis que je vous aime aussi parce qu'il faut dire « je t'aime » le plus souvent possible, pour croquer la Vie à belles dents en votre compagnie.

     

    C'est le moment.

    Et puis je profite de dresser une simple liste sans ordre ni préférence, sans aucune comparaison car il n'y a pas lieu d'en faire. Vous comptez toutes et tous énormément pour moi.

    Mais dans cette liste vous devez savoir que toutes ces personnes sont invitées à venir faire la fête avec moi l'année prochaine, le 21 juillet 2017 à La Grange, à La Bohème en Aveyron.

    Vous pourrez venir seul ou accompagné, comme bon vous semble. Amenez vous comme vous êtes avec du monde et surtout avec votre bonne humeur et votre tendresse dont je raffole.

     

    Pour mes 40 ans c'est mon seul souhait, ce sera mon plus beau cadeau.

    Je veux partager encore avec vous, des verres, des chansons, danser avec vous, vous avoir près de moi et profiter de vos visages joyeux et me créer encore de belles émotions grâce à vous.

     

     

    Vous voilà pour moi, comme je vous vois, comme je vous ressens, comme je vous aime.

     

     

    Il y a une Luciole qui éclaire ma vie depuis quelques années maintenant et qui met surtout en lumière avec une grande dextérité verbale tout ce que je n'ai pas su voir. Tout ce qui était resté dans l'ombre et soudain avec une étonnante facilité je change mon point de vue. Tout s'éclaire !

     

    Il y a un Roi chevalier et une Reine elfique que j'ai vu s'unir dans la forêt, entourés de touts leurs proches et dont la détermination, l'amour, et la témérité m'a toujours inspiré. Leur sourires, leur conseils et leurs encouragements m'ont fais tant de bien.

     

    Il y a ma petite Boule de Riz, soeurette adorée et adorable pour qui je pourrais écrire des parchemins de mille mètres de long mais ce n'est pas le lieu. C'est une force, une fusion un état fraternel inébranlable qui nous lie. La vie, le sang, la joie et les larmes. Toujours auprès de moi et moi auprès d'elle.

     

    Il y a un Papiphant à la fois forte et fragile qui a tant soutenu mon cœur lorsqu'il s'étiolait dans un hiver sans amour. Oreille apaisante, tendresse maternelle, amour rassurant. J'ai redécouvert ce qu'était une famille grâce à sa générosité.

     

    Il y a un petit Renard que j'ai apprivoisé et qui m'a apprivoisée. Rencontré sur des planches, il a collé ses pattes dans mes tissus et ensemble nous avons bâti une amitié si solide à grands coups de fou rire, de sincérité et d'entraide.

     

    Il y a un Martien venu d'ailleurs et de tout près, qui n'a pas peur de ce que je suis, qui sais écouter, aimer et me laisser libre. Quelqu'un qui comme moi se demande parfois ce qu'il fabrique dans ce drôle de monde et qui, quitte à être un peu perdu, me tiens la main pour que nous le soyons moins.

     

    Il y a la Biquette, qui aujourd'hui construit des avions ! Compagne de fêtes et beuveries du temps de la jeunesse, c'est surtout celle sur qui j'ai toujours pu compter en toute circonstance et rire même dans les pires moments.

     

    Il y a la Pierre Plantée qui aujourd'hui vit dans un vallon où l'on fais des bisous dans le cou ! L'amie de toujours qui ne vous oublie jamais, qui malgré le temps et la distance n'est pas si loin et qu'il est doux et simple de retrouver avec toujours autant de plaisir autour d'une prune et d'un morceau de gâteau à la broche.

     

    Il y a le cht'i Frère. Compagnon de moments de joie comme de peine. Aux mots rassurants, aux étreintes sincères. Un cadeau, une perle de gentillesse que l'on a tant plaisir à revoir ou à simplement prononcer son nom.

     

    Il y a le grand Frère. Le kung fu Panda aux larges épaules avec lequel on se sait en sécurité. Le calme et la tendresse incarnée. Le partenaire de travail avec qui on œuvre dans l'ombre pour mettre les autres en pleine lumière.

     

    Il y a un Clown chanteur qui m'a appris à ne jamais renoncer, qui est, tout comme moi connectée aux lois de l'univers et qui a juste besoin d'un nez rouge et de sa bonne humeur pour vous ramener à l'essentiel, le bonheur de trois fois rien juste là sous nos pieds, prêts à danser.

     

    Il y a une Toony. Une beauté à la voix de crooneuse qui en une grimace joviale déclenche le fou rire. Sortie d'un dessin animé, elle n'en connait pas moins les écueils de la vie et nos parcours se ressemblent tant. Il est loin le lycée ! Se retrouver après tant d'années c'est un vrai présent !

     

     

    Mais quelle ménagerie hétéroclite et pour le moins intéressante !!!!

     

    Encore Merci.

    Et à bientôt.

     

    Je vous aime fort.

     

     

     

     


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    Ce qui m'arrive...

    C'est compliqué

    Compliqué d'en parler

    Même si j'ai conscience que c'est en réalité d'une simplicité à toute épreuve

    C'est à la fois compliqué et simple.

    Je ne ne saurait pas par quoi commencer pour expliquer ce que je ressens.

    J'ai peur.

    Et cette peur me paraît si ridicule et infondée.

    J'ai essayé de la surmonter mais en fiat je dois la laisser vivre pour mieux la laisser partir.

     

    Je me bat contre moi-même, contre les sentiments qui m'assaillent. Je me bat pour ne pas laisser l'Autre gagner.

    Les dernières séances EMDR ont été brutales. Les remontées de souvenirs, d'images et de sensations physiques, d'émotions fortes, ont fait que je suis tombée dans le silence et dans le repli sur moi-même. Besoin de me protéger et plus envie de contact extérieur.

     

    J'ai senti que j'avais besoin de ce silence, de cette solitude, pour me retrouver, réfléchir et surtout essayer de comprendre ce qui se passe en moi.

     

    Je ressens plus de colère que de chagrin même si j'ai beaucoup de peine quand ce genre de chose arrive. Mais mes larmes sont de rage.

    Elles le sont tant qu'elles ne parviennent plus à sortir et la douleur stagne dans la gorge, la poitrine, le ventre. Tout se tend.

    Je m'allonge, je respire, et je sens que là où je suis je ne crains rien même si j'ai encore parfois envie de disparaître.

     

     

    Je n'ai pas su dire stop. Je n'ai pas su dire non. Je n'ai pas voulu dire non.

    Je suis pourtant avec quelqu'un que j'aime. En compagnie de quelqu'un en qui j'ai confiance. Je n'ai pas à avoir peur de cette personne. Tout va bien. Et pourtant...

    Le sentiment qui est remonté encore plus fort depuis les dernières séances, les images que je vois ne sont pas effrayantes, mais elles me frappent le cœur, tant que ses battement se suspendent.

    J'ai encore la sensation d'être punie.

    Une voix sarcastique tout au fond d'un tunnel sombre qui ricane en disant : « ah tu veux faire l'amour ? Tu veux prendre du plaisir, tu veux vivre, respirer, t 'épanouir sans culpabilité, pudeur ou timidité ? … eh bien non tu ne pourras pas, regardes je t'envoie des souvenirs qui vont stopper net tes envies dépravées. Regardes ce qui arrive quand tu plais à quelqu'un ! Regardes ce qui se produis quand un homme a envie de toi! Vois ce que tu risques si tu te laisse prendre ! Tu vas souffrir... »

     

    Je comprends aussi pourquoi pendant toutes ces années de libertinage je collectionnais les premiers instants, les délices de la séduction sans provocation, les douceurs des premiers gestes, des premiers mots. La répétition du nouveau, le changement régulier pour toujours découvrir l'autre. La suite finalement m'importait peu. Satisfaisante ou pas, je prenais mes jambes à mon cou pour repartir vers de nouvelles conquêtes.

    La salope inconstante pour laquelle je pouvais passer n'ait en fait qu'une pauvre fille qui se cherchait et qui était morte de trouille tout au fond d'elle même. Une peur si lointaine qu'elle n'était pas visible même pour moi.

     

    C'est simplement la sensation physique qui s'inscrit dans mon corps et qui ne veut pas s'en désencrer encore. Celle de la pénétration.

    Mais je ne veux pas en parler. Je ne veux pas en parler à ce moment-là parce que, à cet instant il est déjà trop tard. Parce que je n'ai pas envie de bloquer la personne avec qui je suis.

    Je ne veux pas que cet événement là devienne répétitif.

    Je ne veux pas lui faire peur. Je ne veux pas l'inquiéter. Je ne veux pas qu'il hésite chaque fois qu'il aura envie de moi.

    Encore une fois cela se passe entre moi et moi. Je ne veux pas pâtir de même propres émotions. J'ai l'impression que parler ne fera que me punir la première.

    Je n'ai aucune envie qu'une peur s'installe. Qu'une crainte se mette en place à cause de ça, et que chaque fois que nous nous retrouverons il se pose la question.

    Qu'il se demande si je suis bien, si je vais bien, si je n'ai pas mal, si je ne souffre pas, si je suis d'accord.

    Je veux qu'aucun doute ne s'installe jamais dans son esprit me concernant.

    Je veux qu'il me parle, je veux qu'il me demande, je ne veux pas qu'il hésite.

    Je ne veux pas non plus qu'il culpabilise de ne pas avoir vu, de ne pas avoir senti que je n'allais pas bien. (je joue bien la comédie quand je veux!)

    Je ne veux pas qu'il s'en veuille, après-coup, de m'avoir fait du mal, parce que en réalité rien n'est de sa faute.

    La faute, la vraie, a été commise il y a des années maintenant.

    Je vais m'en sortir. Même si pour le moment je trébuche encore dans l'obscurité, je sens le jour se lever.

    C'est à moi de savoir parler, de savoir dire de quoi j'ai besoin et dire ce que je ne veux pas.

     

    Mais le problème est que je me bats contre moi-même parce que mes sentiments sont contradictoires avec mes émotions. Parce que j'ai envie d'une chose qui risque à un moment de me faire soudain horreur. Le paradoxe, l'opposition des envies est lourd à porter.

    Encore une fois je suis avec quelqu'un que j'aime. J'ai envie de lui, et je sens pourtant la peur monter.

    Je ne veux pas la laisser gagner. Je ne veux pas la laisser me gagner. Mais pour le moment elle est la plus forte. Plus forte que les caresses, que les mots rassurants, plus forte que toute la douceur du monde. Je ne veux pas me laisser faire. Je ne veux pas que ce moment soit gâché. Et si je perds le combat, je vais être en colère.

    Je lutte de toutes mes forces.

    Bon sang que ce sentiment est dévastateur! Se concentrer sur un regard, un souffle, ouvrir les yeux, se rassurer dans un baiser. Lutter encore et toujours contre la soudaine envie de repousser l'autre et de se replier comme une boule de douleur dans le fond du lit en cachant sa nudité devenue d'un coup insupportable.

    Seulement voilà, je me tais. Je regrette après-coup... Un peu. Et je pleure dans le noir.

    Je m'oublie. Parce que je me dis que ça ne vaut pas la peine d'inquiéter l'autre pour une chose qui est en train de se régler... enfin je l'espère de tout mon cœur, de tout mon être.

     

    Depuis les dernières séances, la sensation physique de l'agression elle-même est toujours présente. Elle est remontée et s'est réinstallée.

    Je la sens me poignarder entre les jambes. Je la sens comme une lame froide qui viendrai glacer mon corps, et la colère monte. Parce que du coup la simple idée que cela se produise aujourd'hui me dégoute et me broie les entrailles.

    Je voudrais que ça aille plus vite. Que la thérapie avance plus vite. Même si cependant je suis réceptive et avance rapidement et à grands pas.

    Mais je suis ainsi, n'est-ce pas ? Toujours impatiente, toujours pressée !

    Je voudrais me débarrasser de cette sensation physique qui me bloque.

    Je suis heureuse malgré tout qu'elle me mette plus en colère plutôt qu'elle ne me fasse de la peine.

    Je suis aussi heureuse d'arriver à en parler beaucoup plus librement aujourd'hui. Beaucoup plus simplement. Il y a encore quelques mois cela aurait été impossible de prononcer tous ces mots.

    Je n'aurais jamais cru y parvenir.

    J'ai conscience que la thérapie remue tellement les choses que je dois me faire à l'idée que mes émotions seront plus fortes dans les jours qui viennent, dans les semaines à venir, et que mon corps va en pâtir un peu encore.

    Je sais que c'est pour mon bien. Que c'est reculer pour mieux sauter. Mettre un peu plus le bordel pour que ce soit mieux rangé après !

    C'est un cap à passer.

    J'ai la certitude que je finirai par aller mieux. Mais pour le moment je me sens fragile. J'ai l'impression que je peux me briser d'un instant à l'autre comme une poupée de porcelaine.

    Je fais attention. Je sens des montées d'angoisse m'écraser la poitrine. Je sens ma tête tourner.

    Alors je vais doucement.

    Je me repose et je réfléchis.

    J'écris.

    Et je me perds dans des travaux et activités concrètes pour occuper mon esprit à des choses réelles et satisfaisantes.

    Je réfléchis encore à ce moment où je n'ai pas suis dire non. Est-ce si grave ?

    Ce moment qui, avec le recul, m'a rappelé l'agression.

    Parce que là aussi, je n'ai pas bougé. Je ne suis pas défendue.

     

    Lorsque j'ai traité en thérapie le décès de ma grand-mère, les choses étaient plus simples.

    J'ai senti au fil des séances que la tension redescendait tout doucement.

     

    Pour traiter ce traumatisme, les choses sont maintenant différentes.

    Au cours des séances, les émotions et le ressenti dans mon corps sont en dent de scie.

    À chaque fois j'entends la voix me dire de revenir à la scène initiale. A la main sur la gorge...

    J'ai fini par redescendre en tension au point presque de me dire que ce qui s'était passé était passé. Que c'était fait. Que l'on ne pouvait plus revenir dessus. Que j'avais eu affaire à quelqu'un de malade, qui avait commis un acte désespéré et désespérant.

     

    Les yeux fermés, j'en suis arrivé au point où je me suis presque dis que je pouvais pardonner. Pardonner pour avancer. Pour pouvoir continuer à vivre même avec cette blessure.

    Parce qu'elle me constitue, parce qu'elle fait aussi de moi ce que je suis aujourd'hui. Que ce n'est qu'une cicatrice même si elle est plus importante que d'autres.

    Puis de nouveau nous sommes revenu à la scène initiale. Et soudain, ce que je croyais fini est revenu de plein fouet en moi avec encore plus de force.

    Tout est remonté de nouveau avec cette sensation physique qui ne me quitte pas. La colère est remontée et avec elle l'impossibilité de pardonner.

     

    À la fin de la séance, j'ai ouvert les yeux. La tête me tournait comme si je descendais d'un grand manège. La thérapeute a admis que cela allait prendre du temps car il s'agissait d'un ''gros morceau''.

     

    Je veux continuer à me battre contre cette sensation. Je veux continuer à pouvoir aimer et être aimée sans avoir peur qu'elle ne me rattrape et qu'elle ne gâche ces instants.

    Mais je dois aussi être capable de dire ce qui ne va pas, de dire stop, de dire non.

    Je sais être avec quelqu'un qui est capable de l'entendre, quelqu'un qui est capable de comprendre, quelqu'un qui ne m'en voudra pas.

     

    Pourtant, même si je sais que c'est ridicule, même si j'ai conscience que ce n'est absolument pas le cas, Je ne peux m'empêcher d'avoir peur.

    Je ne peux m'empêcher de penser que je serai rejetée si je dis non, ne serait-ce qu'une fois.

    Parce que, ce que cet acte a laissé comme empreinte en moi, c'est que je ne peux être aimée que si je suis prise.

    Je ne peux être aimée que si je me laisse faire.

    J'ai beau savoir que ce n'est pas le cas, j'ai encore du travail à faire sur moi pour évacuer cette certitude.

    Cette certitude est physique et non intellectuelle.

    Elle est d'autant plus difficile à chasser.

    Cette pensée idiote dit que si je refuse de me donner, je serai automatiquement abandonnée.

     

    Il s'est inscrit dans mon esprit l'idée que l'amour ne peut être autrement que lié au physique et que si je refuse de me donner à quelqu'un je ne suis plus bonne à rien d'autre.

    Pourquoi un homme voudrait me voir si je ne couche pas avec lui ?

    Pourquoi un homme voudrait passer du temps avec moi s'il n'a pas une récompense au final ?

     

    Je sais pourtant avoir bien d'autres atouts et qualités appréciées en dehors de mes compétences sexuelles ! ;)

    L'esprit le sait, et tente de raisonner et rassurer ce corps encore emprunt de craintes infondées.

     

    Alors oui, j'ai peur de perdre quelqu'un que j'aime si je change, même provisoirement, ma façon d'être.

    Il y a derrière tout cela la sensation encore d'être à la fois fragile, malade, pleine de problèmes et donc inintéressante. Une personne qu'il faut fuir.

    Cette peur que l'on se détourne de moi, je me bats contre elle chaque jour.

    Même si le repli sur moi-même pouvait déjà constituer une défaite ou l'acceptation d'être déjà rejetée d'avance.

    J'ai conscience que ce repli dans le silence pourrait aussi être une mise en scène de mon propre malaise. Un petit appel au secours. Cela nous arrive à tous un jour ou l'autre.

    « Laissez moi tranquille, mais venez me chercher quand même... ! »

     

    Je me tiens au milieu de la scène dans la pénombre et je murmure doucement au public que je suis heureuse pour le rassurer mais il ne peut pas voir mes larmes.

     

    C'est une chose insupportable que d'être dans les bras d'une personne que l'on aime et en même temps d'avoir peur de ce qu'elle va vous faire. Même si vous savez que ce n'est pas elle qui va vous faire du mal mais que ce qu'elle va faire ou dire constituera, malgré tout, un problème.

    Même si ce problème vient de moi.

     

    Alors je respire encore, j'avance, je tente de me battre, je tente de laisser aller. J'essaie tout ce qui se présente comme aide.

    Je sais que j'ai encore des forces en réserve pour cette lutte.

    Je sais que je vais gagner.

    Je sais que je le mérite.

    Je sais que je suis déjà heureuse sous ce voile, et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il s'étiole enfin et se disperse aux quatre vents d'un passé révolu.

     

    Je suis vivante, je suis debout et je vais continuer à aimer, parce que c'est moi qui vais finir par gagner.

     

    Et toc !

     

     

    Ce qui m'arrive... 


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    Les peurs...

    Les peurs ou même certaines terreurs sont souvent justifiées.

    Mais moi je sais bien que beaucoup de mes peurs sont idiotes.

    Même si je sais que lorsqu'on est fragile on ne doit pas considérer les peurs des autres ni même ses propres peurs comme quelque chose de dérisoire, anodin.

    Il ne faut ni les dénigrer ni les minimiser.

    Mais face à ceux qui ne connaissent pas encore la fragilité d'une âme sensible ou d'un corps qui a souffert, on se retrouve souvent l'air idiot et on se dis que nos angoisses sont ridicules. 

    On se dit que l'on pourrait surmonter tout cela avec plus de force, de contrôle de soi au lieu de partir en sucette dans des schémas de trouille insensée.

    Mais voilà c'est ainsi.

    Il reste parfois des émotions tellement encrées dans notre chair que le moindre petit événement, geste ou mot qui nous en ramène un souvenir, même infime, nous fais perdre les pédales.

    On pense au pire. On se sent démuni ou abandonné. On est à ce point si perdu et avec une idée si pitoyable de soi même que nos pensées ne sont que négatives et défaitistes.

    Quand on a vécu l'abandon, la non protection, la trahison... Comment peut-on avoir confiance. Comment peut-on encore croire les actes ou les mots de celles et ceux qui nous tendent ensuite la main tout au long de notre vie?

    Comment ne peut-on pas imaginer qu'ils vont nous abandonner eux aussi?

    Cela ne se vit que l'espace d'une seconde parfois certes. Mais une fois que l'idée nous a traversé l'esprit, même une fraction d'éternité, le coeur se serre, le souffle se coupe et il ne faut que quelques instants pour qu'une vieille fêlure s'ébrèche de nouveau.

    Alors les larmes montent et on pleure bêtement de nos peurs indécises en se disant que l'on ne sait même pas pourquoi on pleure. Et chercher la raison ne fait qu'aggraver les choses.

    Puis le calme revient. Un calme où l'on analyse ce qui s'est passé et où l'on se dit que c'est bien d'avoir laissé couler nos larmes. Après tout si l'on pleure c'est que l'on a besoin de se débarrasser d'un poids, c'est que l'on a besoin de se libérer d'une entrave cachée quelque part.

    C'est l'instant d'après où l'on aurait besoin de bras. Besoin d'un câlin réconfortant, besoin de ne pas se sentir seule et abandonnée dans cette détresse d'autant plus grande qu'on la trouve toujours aussi incohérente.

    Mais qu'importe...

    C'est fais. La peur est passée.

    Jusqu'à la prochaine!

     

     


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    Mon père...

    C'est un mot qui résonne.

    Un mot qui résonne de force.

    Mon père...

    Une force qui protège et qui sécurise.

    Il éveille chez moi une forme de fierté que j'aimerai avoir.

    Je la ressent un peu car j'ai quelques raisons d'être fière de mon père.

    Disons que j'en ai trouvé certaines pour pouvoir oublier toutes les autres raisons qui me rendaient honteuse.

    Même si je n'avais aucune raison d'avoir honte.

    Mon père...

    Mon père me faisait peur. Il m'a toujours fait peur.

    J'aurais aimé qu'il soit moins strict, plus patient, plus tolérant, plus doux.

    J'aurais aimé qu'il ne me frappe pas. J'aurais aimé ne jamais connaître sa violence, ses colères, ses crises de rage.

    J'aurais aimé qu'il ne soit pas si borné, orgueilleux et maniaque.

    J'aurais aimé que l'argent ne soit pas si problématique dans sa tête.

    J'aurais aimé qu'il me parle de lui.

    Qu'il soit plus extraverti, qu'il me parle de sa vie avant moi, avant ma mère.

    J'aurais aimé qu'il prenne le temps d'être seul avec moi juste pour me parler de la vie, de ses sentiments pour ma mère, de son enfance quand il avait mon âge.

    J'aurais aimé qu'il me dise qu'il m'aimais.

    J'aurais aimé qu'il me protège.

    J'aurais voulu qu'il me parle de ses erreurs, de ses peurs.

    J'aurais aimé qu'on fasse des bêtises ensemble.

    J'aurais aimé qu'il me transmette sa force, qu'il me dise plus souvent qu'il était fière de moi.

    Qu'il me dise que la vie est belle et pas un combat permanent que seule le plus fort peut gagner.

    J'aurais aimé qu'il me confie ses rêves et qu'il laisse les miens s'exprimer.

    J'aurais aimé qu'il m'encourage.

    J'aurais voulu qu'il me fasse confiance, plus que d'avoir juste confiance en mes capacités.

     

    J'aurais voulu un Papa qui me prenne la main plus souvent pour aller se promener.

    J'aurais aimé pouvoir compter sur lui.

     

    J'aurais voulu compter pour lui.

     

     

     


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