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    Je suis en état de choc...

    Je viens de le comprendre.

    C'est étrange, parce qu'on ne le devine pas. On peux se rendre compte de l'état dans lequel on est parfois mais quand cela vient comme chez moi avec retardement je dois admettre que c'est raide. Je vis toujours les choses avec recul et me les reprends de plein fouet quelques heures ou quelques jours plus tard. La joie de vivre les malheurs plutôt deux fois qu'une!

    Et puis il y a eu trop de choses à la fois.

    Tout s'est accumulé en une semaine.

    J'avais des craintes, j'avais pris des décisions pour y palier. Je voulais faire les choses bien, en douceur en écoutant mes besoins pour une fois. Mais je n'ai pas pu.

    Puis tout a volé en éclat, des amours qui se fendillent, des gens à consoler, à rassurer, le travail qui revient, avec la boule au ventre et le plexus comprimé. Des vies qui se croisent ou se retrouvent plus tôt ou plus tard que prévu. Mais qu'est-ce qui est prévisible dans cette vie???

    J'ai couru, accouru, pleuré, hurler de colère, j'ai eu très peur, j'ai été stressée, j'ai tenté de régler des conflits qui n'étaient pas les miens, j'ai tenu, j'ai soutenu, j'ai encaissé, j'ai pris et repris en moi, et emmagasiné des émotions qui n'étaient pas pour moi, j'ai demandé pardon alors que rien n'était de ma faute.

    Je pleure sans cesse. Je n'arrive plus à m'arrêter.

    Je suis en état de choc

    Rien ne change...

    Et même si j'avoue avoir l'impatience d'aller mieux, je ne sais pas encore dire aux autres de me laisser en paix, parce que je ne pourrai pas tenir face à autant de besoins et de contrariétés. Parce que désormais je me sens en danger et pourtant je n'arrive toujours pas à dire non ou stop.

    Je ne me donne pas le droit d'exister et si personne ne m'aide je vais continuer à disparaître.

    Je suis en état de choc.

    Des images, des mots, des regards, des paroles dures passent et repassent sans cesse devant mes yeux dans ma tête. J'essaie de les oublier parce que j'ai toutes les raisons d'aller mieux. Que tout va bien, qu'il faut tourner les pages et avancer.

    Mais là, ce n'est pas moi qui décide et mon corps lui est toujours choqué.

    Il a été maltraité, malmené, bousculé, écrasé de tensions ces dernières semaines, ces derniers jours, et il est terrorisé. Tremblant.

    J'ai l'impression d'être à fleur de peau comme petite fille quand le moindre geste à mon égard me paraissait être une agression potentielle.

    Je suis en état de choc.

    Je ne l'ai pas senti sur le coup. Je l'ai géré, j'ai laissé sortir, douleur, colère, mais pas tant que cela. J'ai contenu tout ça encore une fois, comme mes pleurs après avoir été battue, comme ma douleur devant ma grand-mère partie au ciel à la clinique, comme la souillure indélébile d'une agression sexuelle et les cris de rage qui restent prisonniers de mon ventre qui se resserre. Tout reste à l'intérieur et s'imprime dans la chair et tout menace de s'effondrer.

    Je ne tient plus debout

    Parce que je croyais qu'en refusant de laisser sortir les émotions et les conséquences des traumatismes, tout finirai par disparaître. Tout simplement.

    Je suis en état de choc et je ne parviens pas à en sortir, parce que je ne sais pas comment faire. Je n'ai pas la recette, la solution.

    Je pleure je tremble et j'ai peur, de tout de rien. J'ignore totalement ce qui pourrai me rassurer.

    Il y a des mots qui résonnent dans ma tête, mon coeur et mon corps. Des mots qui disent que j'aurai toujours peur, que j'aurai encore mal, que je pleurerai encore longtemps, que je ne mériterai pas forcément de l'amour ou de l'attention, que je serai encore fautive ou responsable de bien des choses et bien des maux, et que je devrais partir, encore et toujours, parce que je ne pourrai rien faire de plus.

    Puis il y en a d'autres qui disent que tout ça ce n'est pas moi, ce n'est pas ma vie, ce n'est pas comme ça que je dois exister, toujours en vigilance, en crainte pour les autres, que je suis faite pour la paix, pour un petit coin de nature quelque part qui m'attend, un petit bout de terre à cultiver, une petite maison chaleureuse et des rires, de l'amour, des soupirs de plaisirs, des feux de cheminée, des bon repas, des oreillers de plumes, des fleurs de sorcière dans le jardin, un espace ouvert sur le ciel. Des étoffes de robes et des papiers d'écriture partout, des parfums d'herbes et de bois. Un apaisement, du calme, une vie simple.

    Je suis en état de choc

    Je le sais parce que je suis dans le même état de tremblement et d'angoisse de moi même après l'annonce brutale du décès de ma seconde grand mère.

    Je ne sais pas d'où sort cette sensation que dans cet état on est susceptible de se faire du mal à soi même. C'est une angoisse. Je la sens, je l'identifie. Et je me dis que c'est déjà bien mais ça ne m'aide pas à la faire partir.

    Je vais me recroqueviller dans mon lit, dans la douceur de la couette et continuer à pleurer jusqu'à tarir la source du chagrin, que la racine du choc soit desséchée. 

    Je suis en état de choc...

    Et le plus dur va être d'admettre de ne pas savoir quand cela prendra fin.

     

     

     

     

     


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    L'autodestruction...

     

     

    Un principe simple.

     

    Un sentiment qui m'emporte contre lequel j'essaie de lutter et plus je lutte plus il me ronge.

    Cette saloperie de sensation est là non seulement pour me faire du mal en me faisant tourner en rond sans possibilité de sortir de ce cercle vicieux, et elle trouve aussi la bonne idée de me faire dégommer tout ce qu'il y a autour de moi.

     

    Je part toujours d'un appel au secours même si je ne veux pas le lancer.

    J'ai envie d'être sauvée d'une façon ou d'une autre.

    Je sait très bien au fond de moi que personne ne peut rien à mon mal être, que c'est une histoire entre moi et moi!

    Alors même si personne n'y peut rien, celui à qui je risque de faire le plus de mal est tout de même celui que j'appelle.

    Et cela me rassure de le voir accourir et se débattre pour me sauver.

    J'obtiens dans l'instant ce dont j'ai besoin. De l'attention, de l'amour.

    Cela me rassure que l'autre se mette dans le même état émotionnel que le mien pour me sentir moins seul, je l'entraîne dans mon gouffre simplement parce que j'ai peur d'y sombrer seul.

    Et paradoxalement je m'en veux de l'entraîner avec moi. Je me sens au plus bas.

    Et puis ma colère devient encore plus grande parce j'ai déjà fais du mal et que je ne veux pas en faire d'avantage alors, je demande à l'autre de laisser tomber, qu'il ne peux rien pour moi, je préfère qu'il s'en aille parce que c'est une histoire que je dois régler seule.

    Seulement voilà j'ai appelé au secours quand même et je me rend compte que je suis de nouveau en train de faire souffrir l'autre, alors je m'en veux encore plus et je replonge dans la spirale de souffrance que j'ai moi même amorcée.

    Et je m'en veux d'être ainsi, et je m'en veux de mettre l'autre dans un état pareil.

    Je ne sais plus ce qui est juste, je ne sais plus ce qui est bon, ou mal. Je ne sais plus si je veux être sauvée, si je veux qu'il reste, ou si je veux qu'il s'en aille.

    Je ne sais plus.

    Alors la seule façon pour moi de tenter une sortie c'est de tout faire exploser.

    De tout faire disparaître autour de moi. Et de tenter de disparaître moi même. D'une façon ou d'une autre.

    C'est comme si j'avais déjà tellement entamé l'amour, l'amitié ou la beauté d'un être ou d'une chose que je ne peux que me dire « foutu pour foutu, détruisons tout. Une bonne fois pour toutes », puisque je ne peux pas réparer, revenir en arrière. C'est l'accident bête qui met dans une rage folle parce qu'il est trop tard. Trop tard ! Je ne supporte plus ces mots qui résonnent dans mon crâne. Si il est trop tard autant en finir.

     

    C'est tellement entamé que je n'arrive pas à apprécier ce qui reste. Le morceau qui est encore là et qui a survécu à mon mal être.

    Je me suis persuadée que je n’étais pas une bonne personne, que je suis bonne à rien, juste à faire le mal autour de moi et qu'il est trop tard pour rattraper.

    Seulement il n'est jamais trop tard... Seulement je ne veux pas l'entendre.

    Je n'arrive même plus à avoir la force d’apprécier ce qui reste, parce ce que, ce que j'ai mal fais reste en tâche de fond, et je ne parviens pas à m'en défaire à m'en débarrasser, elle me tient, me suis et ne me lâche pas comme mon ombre. Une ombre que je vois grandir.

     

    Je vois les autres autour de moi aussi. Ceux qui avancent malgré tout, ce qui s'en sortent, plus vite que moi et ma colère revient encore comme une envie d'être comme eux, comme une petite phrase qui revient sans cesse dans ma tête qui dit « pourquoi pas moi ? »

    Je suis en colère parce que les autres ne m'attendent pas et je me sens mal d'être en retard, d'être à la ramasse.

    Je n'assume pas le fait d'avoir besoin de plus de temps qu'eux. Je n'accepte pas les faiblesses qui m’empêchent encore d'aller de l'avant aussi vite que je le voudrais.

    Tout est trop lourd, trop grand, trop haut. Alors je ne veux plus rien faire, je veux rester prostrée.

    Le fait que les autres ne m'attendent pas me donne la sensation qu'ils se moquent de moi, qu'ils ne s'inquiètent pas de moi, qu'ils ne se soucient pas de moi et qu'au fond personne ne m'aime.

    J'en viens à me dire que je ne mérite aucun amour même si l'on m'en donne.

    Et une fois convaincue de la laideur de mon tableau, je préfère que personne ne le regarde, parce qu'il ne mérite pas d'être vu et j'en viendrais presque à bruler les yeux de ceux ou celles qui s'en approchent.

    Je sais pourtant que la seule solution c'est que j'apprenne à aimer ce tableau.

    C'est à moi d'apprendre à l’apprécier avant d'espérer que les autres l'aiment.

    Parce que comme tout le monde j'ai besoin qu'on m'aime, besoin que l'on ai besoin de moi.

    Et ainsi parfois le bonheur des autres devient presque une insulte à mon orgueil. Je l'avoue.

    Parce qu'ils sont heureux sans moi, sans mon aide. Parce que je n'ai pas été la source de leur bonheur ou parce que je n'ai pas pu les aider quand j'ai cru qu'ils en avaient besoin. J'arrive souvent trop tard.

    Je sais bien que je ne peux pas être cette source à moi seule mais parfois je n'aime pas ce bonheur dont je ne suis pas responsable. Et paradoxalement je ne voudrais pas être autant aimée. Je veux rester libre. Ma tête est trop pleine de contradictions. Mais ce que je vis comme une injustice parce que moi je me sens moins heureuse que les autres reste une réaction humaine.

    A moi de la conquérir pleinement, de la comprendre et de ne pas la faire payer aux autres.

    Pas si facile, mais j'y viendrai.

    Autour de moi on me dis que le bonheur est là, qu'il suffit de le saisir et que ce petit bout qui reste est encore suffisant, mais je ne vois que le morceau que j'ai détruit ou gâché et ce qui me ronge c'est que je n'assume pas d'avoir abîmé le tableau.

    J'ai égratigné la toile mais il reste encore tant de couleurs et de teintes d'espoirs.

    Je suis en colère contre moi même parce que je n'arrive pas encore à assumer cet accroc.

    Je suis en colère d'être en colère.

    Maintenant que le tableau a un accroc, je ne vois que cela et je préfère mettre la toile au feu.

    Et pourtant je reste a pleurer devant ce tableau parce que je n'arrive pas à le décrocher pour le détruire.

    Mais rester là, prostrée à ne plus savoir quelle décision prendre est une douleur supplémentaire et la colère remonte parce je suis incapable de prendre une décision parce que je sais que mon état ne me le permet pas.

     

    Il faut apprendre à aimer cette égratignure, me dire qu'elle est unique, qu'elle en devient belle à mes yeux, un souvenir à chérir et non à déplorer et surtout la laisser là, apprendre à l'apprécier parce qu'elle fait partie de moi, de ma vie, pour me rappeler de ne pas la reproduire.

    Elle devient mon témoin, ma leçon de vie.

    Si je ne parviens pas à passer à autre chose c'est parce que cette leçon n'est pas encore intégrée, acquise.

    Alors je vais rester assise devant ce tableau et la regarder cette éraflure, jusqu'à l'assumer pleinement et oublier la peur qu'elle me procurait jusqu'à maintenant et qui me ronge. La peur de recommencer.

     

    Peur que l'autre me mette en dette toute ma vie, pourtant l'autre me pardonne, l'autre veut passer à autre chose, je suis encore trop en colère et trop fragile pour le suivre, il me faudra du temps pour ne plus avoir peur qu'il m'en veuille.

    Réparer sa confiance, et retrouver la mienne surtout.

    Que l'on me le dise n'est pas suffisant. Je dois en trouver les preuves et je dois les trouver seule aussi. En moi même.

    Et moi seule peut le décider, par respect pour moi et par amour pour l'autre.

    Je ne chercherai pas à réparer la toile du tableau, je vais la garder telle quelle et dans quelque temps je n'y prêterai plus attention. Le temps me donnera cette apaisement qui bientôt me fera dire

    « oui elle un peu abîmée, mais le tableau est si beau, je n'ai pas le cœur à le décrocher. Il ornera ma vie encore longtemps, et cet égratignure fait partie de sa vie. De ma vie »

     

    Je suis une Sorcière si fragile et si forte, si pleine d'espoir et d'amour, si confiante en la vie.

    J'aime cette vie qui nous entoure et il y a tant de beauté autour de moi...

    Je choisi ce chemin là, le chemin de la beauté et du bien être.

     

    Et je me sens tellement heureuse et pleine d'énergie amoureuse, que j'entrainerai tous ceux et celles que j'aime dans mon sillon. Le bonheur je le donnerai encore et encore.

     

    J'aime. J'aime aimer. Je t'aime.

     

     

     

     


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    Nous nous somme rencontrés dans un café.

    J'étais sortie. Je ne sortais pas beaucoup.

    Là où je vivais j'étais comme enfermée.

    Il m'avait dit qu'il me présenterait des jeunes de mon âge pour que je puisse avoir des contacts, que je sorte un peu, que je me fasse des amis.

    Mais finalement il ne m'a jamais présenté personne. Il m'a séquestrée insidieusement.

    Il m'a isolée et laissée seule pour que je ne vois personne d'autre que lui.

    Seulement je suis partie, j'ai pris un train, un bus, je suis allée visiter les alentours et j'ai trouvé un petit café au cadre chaleureux où je me suis posée pour écrire.

    C'est là que nous nous sommes rencontrés avec V.

    Je l'ai trouvé beau tout de suite. Extrêmement sensuel. Il émanait de lui quelque chose d'à la fois doux et magnétique. séduisant, souriant, posé. Il avait l'ai gentil, le regard doux mais pénétrant...

    Il me regardait... Il n'arrêtait pas de me regarder.

    Il a fini par me sourire et je lui ai rendu. Alors il s'es levé et s'est approché. Il s'est assis et m'a demandé si j'étais écrivaine ou comédienne. J'étais, selon lui, forcément l'une ou l'autre.

    J'ai ri.

    Je lui ai répondu que j'étais les deux et que j'écrivais mes propres pièces. Il savait que je mentais car je ne cherchais pas à paraître sincère. Il m'a souri et m'a dis qu'il pouvait m'apprendre à mentir mieux que ça.

     

    Et d'éclat de rire en confidences nous avons fais connaissance. Parlant de nous comme si nous étions déjà de vieux amis. C'était évident, fluide! Tiens tiens...

     

    Deux heures se sont écoulées sans que nous les sentions passer.

    Nous nous sommes donné rendez vous dans ce même café. Et notre histoire à pris son envol en douceur, avec tendresse, volupté, générosité, attention et amour, même si je n'y songeais guère.

    J'étais avide d'apprendre ce qu'il me prodiguait avec tant de sensualité et ces principes de liberté qu'il donnait comme parfois un livre ouvert sur les recettes de l'amour.

    Des choses qui me parlaient déjà depuis longtemps mais pour lesquelles il m'apprenait qu'il existait des codes, des reconnaissances, et surtout que ce style de pensée et de vie était normal, sain et passionnant.

    Je découvrais des pensées avec lesquelles j'étais en accord parfait avec lesquelles je me sentais en phase. Je n'étais plus seule à penser libertinage. Je n'étais pas anormale à vouloir aimer plusieurs personnes, à ne pas vouloir du mariage, à ne pas vouloir d'enfants, à être juste en quête de passion, en quête de moi même.

    Se rencontrer à travers les autres. Se connaitre en se perdant un peu dans chaque relation. Il était là le frisson que j'aimais tant.

    Et lorsque j'apprenais à être encore plus libre, émancipée de trop de sentiments et de liens, V. lui s'attachait à moi. Il tombait amoureux.

    ...

    Il l'était toujours quand nous nous sommes retrouvés, 18 ans plus tard.

    Il n'a pas changé, très peu. Bonifié avec le temps mais toujours aussi beau, autant de charme. Grand, mince, cheveux châtains et yeux verts vifs. Juste un peu de cheveux blancs, resté libre et libertin. Vivant seul et m'accueillant comme si je ne m'étais absentée que quelques jours.

    Deux jours... Deux jours à parler du passé beaucoup, du présent pas mal et de l'avenir un peu.

    Nous avons bien conscience que les sentiments aujourd'hui sont ceux enterrés d'hier. Notre histoire n'a pas connu sa fin. Notre histoire a été fauchée en plein vol.

    Sans doute un jour faudra-t-il tourner la page ou pas. Mais je ne suis pas là pour ça aujourd'hui.

    Au téléphone il avait dis qu'il était sûr que je le contacterai un jour mais il m'avoue qu'il ne faisait que l'espérer depuis toutes ces années.

    En réalité il me confie être assez chamboulé de me revoir, de me retrouver. Selon lui je n'ai pas changé. Je suis toujours aussi belle, aussi douce, aussi irrésistiblement attirante.

    Et puis nous devenons plus graves, plus sérieux et silencieux.

    Et je l'entend me révéler une chose que j'ai toujours ignoré. Sa culpabilité.

    Je m'aperçois qu'il s'est senti coupable durant tant d'années par rapport à ce que j'ai vécu. Il a conscience que j'aurai certainement subi des attouchements ou une certaine insistance poussée de la part de l'Autre mais que je n'aurais sans doute pas été agressée si V. n'avait pas été là.

    Je lui réponds que c'est tout le contraire, et qu'il m'a juste sauvé la vie tout de même et évité que cela n'arrive une seconde fois avec violence cette fois-ci.

    Mais il m'explique qu'il n'a pas pu s'empêcher de penser que l'Autre avait découvert que j'amenai quelqu'un chez moi et donc chez lui, et que, étant donné qu'il avait tout fait pour que je me retrouve seule, il n'avait pas digéré de voir que j'avais un garçon dans ma vie, quelqu'un que je faisais venir et que cela avait dû le mettre assez en colère pour passer à l'acte et me le faire payer de la façon la plus ignoble qui soit.

    V. s'est persuadé que si il n'avait été dans ma vie ou si il n'avait pas mis les pieds là où je vivais, l'Autre ne serait peut-être pas passé à l'acte.

    Je me rend compte qu'il a culpabilisé durant toutes ces années et qu'en plus il s'est rongé les sangs parce qu'il a eu peur qu'il me soit arrivé quelque chose étant donné que nous ne nous sommes jamais revu quelques jours plus tard.

    Je porte ce fardeau depuis longtemps mais lui aussi a porté le sien.

    Nous nous somme endormis comme des enfants l'un contre l'autre, front contre front en nous pardonnant mutuellement de ne pas avoir pu soulager le poids du fardeau de chacun.

    Le lendemain nous avons ri, marché, préparé à manger ensemble, nous nous sommes battus avec de la chantilly et puis nous avons dormi encore. Entre deux conversations lourdes de sens, d'émotions, de souvenirs.

    J'avais besoin d'entendre son histoire à lui. Sa version des faits.

    Ce qu'il avait entendu derrière la porte du cabinet. Mes cris qui l'avaient poussé à entrer, l'Autre me tenant encore le bras, et mon pull et mon chemisier déchirés, mes yeux rouges de rage et de peur, parce que cette seconde fois j'avais décidé de me défendre. Le regard de l'Autre en s'apercevant que la porte n'était pas verrouillée. Son regard sur V. Il m'avait lâchée immédiatement, avait bredouillé pendant que V. me demandait de le rejoindre. La voix de V. qui me tenait dans ses bras en refermant la porte et en disant à l'Autre qu'il m'emmenait chez les flics.

    Et puis l'incompréhension lorsque j'avais refusée d'y aller. La persuasion pour me faire avouer que cela s'était déjà produit une fois et la réussite à me convaincre d'aller faire des tests. Son étonnement parce que je n'avais plus dis un mot et que je n'avais pas versé une larme.

    Je ne me souvenais pas de tout cela. Pas dans les détails qu'il évoque.

    Puis mon tour venu de lui raconter ma vie depuis et lui la sienne.

    Nos parcours, nos peurs, nos angoisses, nos victoires, nos succès, nos déceptions et nos reprises de courage. Nos amours...

    Nous avons toujours autant de points communs, de feeling et d'attirance.

     

    Je n'ai retrouvé ce sentiment qu'avec une seule personne depuis. Il a fallu attendre bien des années avant de la trouver. Et aujourd'hui je retrouve cette même personne dans ce qui me lie encore à V. 

     

    Etrange et beau à la fois, ce sentiment.

    Douceur et respect dans chaque geste, chaque caresse, chaque baiser. Rien n'a changé.

    Je crains juste aimer un souvenir, une force enfouie mais un amour avorté.

    Nous verrons plus tard. Plus tard il sera toujours temps. Pour le moment nous vivons. Nous aimons. Et peu importe demain.

    Tout est si simple, beau et bon lorsqu'on se connait presque par coeur. On pourrait croire que c'est ennuyeux mais c'est un leurre. La force réside dans l'éternel envie de se surprendre. Dans l'éternelle séduction qui ne meurt jamais parce que nous savons aimer, parce que nous aimons aimer, parce que nous ne pouvons pas nous arrêter d'aimer (comme elle le dit si bien dans l'Amant!)

    Et cela me ramène à ce que je suis.

    Ce qui fais que je ne peux cesser d'aimer quelqu'un d'un jour à l'autre parce qu'il m'a fais du mal, parce qu'il m'a mise en colère, parce que j'entends autour de moi que personne n'aurait supporté ça.

    Je ne peux pas. Parce que j'ai compris que j'étais "pleine d'amour".

    Je suis ainsi Faite. Je l'ai toujours été. De l'amour j'en ai toujours eu à revendre, j'en donne, j'en laisse, j'en confie à chacun et on en fais ce qu'on veut.

    On le prend, on le partage on me le rend et si on le piétine alors je m'en vais plus loin mais je le laisse, j'en ai plein d'autre. Des kilos plein mon coeur.

    Alors oui je ne peux pas dire un jour "je ne t'aime plus". Ce n'est pas mon truc.

    Je suis un pti bout d'amour qui donne et puis si un jour on ne veux pas de moi je tenterai de m'aimer moi même. Mais la rancune, la colère, la haine, je connais pas.

    Cela ne sert à rien pour moi. Je ne sais qu'aimer, je suis faite comme ça, pour ça et j'aime ça. c'est sans doute mon côté fée, sorcière, magique, cet amour inconditionnel que je suis capable de donner. Tellement que je n'en vaux même pas en retour la plupart du temps. Idiote!

    Mais c'est ainsi. V. en sait quelque chose. Je suis encore étonnée qu'il me connaisse aussi bien.

    Nous nous sommes quittés, pas pour 18 années cette fois, mais je lis dans son regard une certaine impatience, un certain doute, une appréhension de l'avenir comme si il n'allait jamais me revoir.

     

    Je connais ce genre de regard. Il en est un que je n'ai jamais oublié, parce que j'avais sous estimé les sentiments que l'on me prêtait.

     

    Je suis pourtant soulagée. De retour chez moi. Nostalgique, pleine de questionnements, d'émotions mais heureuse de ce bond dans le temps vers mes 20 ans car je les ai retrouvés, je les ai revécus, comme identiques et puis je suis un peu plus en paix avec moi même. 

    J'ai retrouvé la seule personne témoin de ce qui s'était passé et j'ai tout en tête, et en main, pour avancer de nouveau.

    Merci V. pour ton amour et ta patience.

     

     

     

     

     


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    Les visions s'enchainent durant la séance.

    Les souvenirs reviennent, tous en masse, ils se bousculent contre la barrière de mes paupières, ils veulent tous sortit, tous passer.

    La thérapeute demande ce que je vois, où je suis... Je réponds puis les impulsons reprennent et encore, " que voyez vous, que ressentez vous?..."

    Je suis à la clinique...

    Je me souviens que Mamy était tombé dans le comma suite à son opération. Elle n'en sortait plus et était sous respirateur. Je me souviens de ma petite soeur qui m'avait ramenée à la réalité quand je n'osais pas quitter le travail pour le week-end et que je comptais louer une voiture le lundi. Elle m'a rappeler à l'ordre en me disant que nous partions vendredi et qu'il était hors de question d'attendre plus longtemps.

     

    Je me souviens de la clinique. Restée seule avec elle, je me suis dis qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle étais fatiguée ma petite Mamy. Elle était épuisée mais elle nous avait attendues, pour que nous puissions lui dire aurevoir, nous ses petits filles. Elle nous a attendues car elle était dans cette état depuis huit jours et elle nous a quitté au lendemain de notre visite.

    J'avais pris sa main dans la mienne je lui avais dis qu'elle en avait assez fais, qu'elle pouvait partir maintenant et que tout irait bien. 

    Je me souviens de ces trois jours où nous avons tout organisé avec ma soeur. Sorti tous les papiers tout remis en ordres, passé des coups de fil à longueur de journée. Même l'enterrement fut une prestation superbement organisée par nos soins. Même dans un moment pareil nous avons fais un beau travail. Mais nous ne nous sommes pas accordé le chagrin auquel nous avions droit. Nous n'avons pas eu le temps pour la peine.

    Je me souviens des quelques minutes avant la fermeture du cercueil à la maison. Nous avions veillé ma grand mère dans la maison avant le départ pour l'église. Des voisins, des gens des environs étaient "montés" comme on dis là-bas. Ils étaient venus voir le corps, la visiter une dernière fois. Mais tous ces gens n'étaient pour beaucoup pas les bienvenus dans mon coeur. Ils étaient de ces vautours que l'ont ne voient qu'à la mort des autres. Ils ne sont jamais là de notre vivant quand on a besoin d'eux.

    Je n'ai jamais oublié cet instant où nous avons fais sortir tout le monde la pièce, les regards dehors tous braqués sur nous et puis ma soeur a tiré les rideaux devant eux. Elle a tiré les rideaux entre eux et nous. Et nous sommes restées seules toutes les deux avec notre grand-mère. Notre dernier privilège, celui d'être les dernières à la voire, à lui parler, avant qu'on ne l'enferme dans cette boite.

    Je me souviens de son rire. Soudain les souvenirs dérivent. J'ai le sourire de ma grand mère, ses éclats de fausse colère, je la revois à la mer, sur la route dans la voiture en train de nous faire chanter ou danois apprendre la vie à travers les paysages. Je la revoie tempêter parce que je lui ai volé toutes ses pinces à linge pour faire un cabane dans les arbres avec des couvertures.

    Je revois les tisanes de tilleul les soirs d'été dans les transats où elle nous apprenait les étoiles, les constellations et les histoires des dieux et déesses qui les inspiraient.

    Puis je me souviens de mon grand-père dans son fauteuil pleurant au cimetière refusant de laisser le cercueil descendre dans le caveau.

    Je me souviens des merveilleuses chanteuses gospel et de leurs voix sublimes durant la messe.

    Je me souviens de cet instant pendant la messe où un grand rayon de soleil a traversé le vitrail pour venir se poser sur le cercueil. Mamy appelait cela "le rayon de la Vierge".

    Je me souviens de l'été dernier où lorsque tout le monde dormait encore, j'ai passé deux heures au pied de mon Chêne à pleurer l'absence de ma grand mère.

    ...

    La thérapeute m'a demandé de trouver un endroit où je me sens bien où je devrais m'imaginer être pour me sentir en sécurité. Mes yeux sont fermés mais en une seconde, je suis au pied du Chêne, les pieds nus dans l'herbe douce, je sens le vent sur mon visage, je l'entends dans le grand feuillage de mon arbre sacré... Oui c'est là-bas que je veux être, c'est là que je devrais être... Et alors les larmes coulent, elles ne s'arrêteront plus durant la séance et même durant les prochaines heures, les prochains jours.

    ...

    Je me souviens de mes deux amants devenus mes meilleurs amis, portant le cercueil de ma grand mère qu'ils aimaient tant eux aussi.

    Je me souviens de la crise de nerf de ma mère après le décès. Des yeux fous de rage de mon père et de mon corps recroquevillé, de mon coeur étreint d'effroi, de mes 5 ans de retour, de la peur des coups à 30 ans passés, encore là.

    Je me souviens de l'arrivée à la clinique après sa mort. De ma petite soeur entrant dans la chambre, me précédant, de ses main agrippées à la barre de métal du lit, de son cri, de sa plainte, de ses pleurs irréels que je n'avais jamais entendu, de ce chagrin, de cette souffrance que j'ai été incapable de sortir de moi dans ce même instant.

    Je me souviens d'un rêve récurrent où je rêvais de ma grand-mère de nouveau parmi nous, où j'étais heureuse de la revoir, de profiter d'elle de goûter à nouveau sa présence mais où je tentais vainement de la prévenir qu'elle allait mourir, qu'elle n'était plus pour longtemps avec nous. Mais elle n'entendait pas et je tentais de trouver une solution pour qu'elle reste.

    Je me souviens de la dernière fois que j'ai parlé à ma grand-mère. Je quittais l'Aveyron et je lui disais au revoir mais j'ai été un peu dure avec elle, je ne sais plus sur quel sujet, je l'ai un peu secouée. Et je m'en veux.

    Je me souviens de la dernière fois que j'ai entendue sa voix au téléphone, après son opération. Elle était fatiguée et n'a pas pu me parler longtemps.

    Je me souviens de la dernière grande conversation que nous avions eu toutes les deux. La première aussi sérieuse et profonde. Parlant de sa vie, de son mariage de son amour de ses désirs de femme de sa façon de voir le passé, ce qu'elle avait vécu... Et puis nous avions parlé des histoires de Pipinousse, le petit lapin dont elle inventait chaque gourante nouvelle aventure. J'avais enregistré cette conversation si belle sur mon dictaphone, mais par la suite je l'ai effacer.

    Je le regrette tellement.

    Mais j'en arrive là... J'en arrive à ces fameux instants qui sont les derniers vécus avec nos chers disparus.

    Mais au moment où nous les vivons, ces même instants, nous ignorons toujours qu'ils sont les derniers.

    Alors le remord, les regrets nous étreignent parce que bêtement on aurait souhaité ou on cherche ce qu'il pourrait y avoir de beau ou de mémorable dans ces derniers instants alors qu'ils sont juste anodins. On les voudrait exceptionnels mais il ne le sont que par leur position dans la vie de celui ou celle qui nous quitte.

    J'ai eu beaucoup de regrets et de peurs aussi.

    Je me souviens d'un jour dans ma cuisine à Paris où je me suis rappellé des pascades que Mamy me faisait petite. Une recette fameuse entre la crêpe et l'omelette. Un délice. Seulement voilà, peu de temps avant, Mamy m'avait donné la recette au téléphone et je l'avais notée sur un papier devenu introuvable. J'ai pleuré longtemps dans cette cuisine, désespérée de ne pas retrouver ce maudit papier en me disant que je ne pouvais pas rappeler ma grand -mère au téléphone pour lui demander la recette perdue.

    ... Et puis aujourd'hui, d'autres souvenirs, d'autres images et soudain, au beau milieu de cela, une vision. 

    Une vision et non un souvenir.

    Ma grand-mère marche devant moi sur le chemin de la maison en Aveyron. Elle se promène on dirait, je marche derrière elle. Elle avance et elle se retourne de temps en temps sans rien dire mais je vois dans ses yeux ce qu'elle me dit.

    Elle me dit de ne pas la suivre, qu'elle ne veut pas que je vienne avec elle. Que je dois rester là et la laisser partir... Seule.

    ...

    Cette vision va rester longtemps encrée en moi.

    J'ai eu tant de mal à le dire à la thérapeute. Je lui ai dis à quel point c'était dur. Que ce n'était pas un souvenir. Et soudain je comprenais que je ne l'avais jamais vraiment laissée s'en aller. Une grande angoisse est montée dans ma poitrine, écrasant le plexus, tendant mes jambes, crispant mes mains. J'avais de nouveau peur de la perdre si j'acceptais de la laisser partir.

     

    Ce n'est pas fini.

    Je n'ai rompu le lien que de façon intellectuelle comme le dit la thérapeute. C'était déjà un pas mais il faut dire adieu sur le plan physique également.

    Un jour, bientôt ces même souvenirs ne seront plus douloureux.

    Bientôt...

     

    Je me souviens de tes baisers, de tes bras, ton rire, de tes chants, de ton écriture si belle, de tes pas de danse dans la Grange, de ta fierté devant tout ce que nous accomplissions, de ton sourire, de l'éternelle douceur de tes joues, de la tendresse bisous papillon...

    Je marche encore un peu sur le chemin derrière toi. Je crois que je n'ai pas encore atteint mes 7 ans, l'âge de raison?! Et puis je vais parvenir à m'arrêter et à te regarder partir sans chercher à te suivre, parce que là où tu vas, je ne peux pas venir.

     

    Mais... c'est la première fois que tu me demandes de ne pas venir avec toi, de ne pas t'accompagner.

    ...

     

    je laisse le vent emporter tout...

     

     

     

      

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Vous savez, vous connaissez, ces contes de fées...

     

    Ces contes où un homme, un prince, un roi, un mendiant rencontrent une fée.

    L'histoire narre toujours que la magie opère, que l'amour est là, que l'homme et la fée filent un parfait amour qui semble éternel.

    Mais au début, la fée demande une chose, une requête simple qui paraît si anodine qu'elle en est oubliée. Elle en passerait presque inaperçue.

    Et lorsque l'homme, transgresse la promesse ou le serment qu'il avait fait par oubli ou par curiosité malsaine, il se trouve devant la sentence de sa faute.

    Le plus souvent la fée disparaît ou s'enfuit et l'homme se retrouve seul abandonné de celle qu'il aimait parce qu'il n'a pas su resté fidèle à sa promesse. 

    Il n'y a jamais de seconde chance avec les fées. Les humains sont punis pour leur manque de foi et de respect envers leurs propres engagements.

    "tu ne cueillera pas cette fleur", "tu ne devras pas sortir au troisième jour de l'hiver", "tu ne devras pas chercher à me voir lorsque je prendrai mon bain"...

    Et pourtant...

    Lorsque la fée s'en va, c'est à jamais...

    ...

    Il est une demande, une requête que j'ai toujours fais ainsi comme dans les contes.

    "Je suis douce, offerte, tendre et aimante, mais jamais, ô grand jamais, tu ne poseras ta main sur ma gorge!"

    La demande d'une fée ne se discute pas, elle se passe d'explications, de longs récits. Elle "est", tout simplement et doit être respectée.

    Elle n'est ni impossible à entendre, ni insurmontable, ni incompréhensible, ni stupide.

    Elle se passe de commentaires. Simple et définitive, elle est facile à mettre en oeuvre.

    Et pourtant...

    ...

    La bêtise de l'homme est si prévisible. Cela en devient presque risible tant elle s'anticipe avec tant de certitudes.

    On voudrait avoir tort mais c'est toujours ce que l'on interdit que l'homme veut et désire plus que tout.

    C'est une force puissante et pathétique qui le pousse toujours vers la seule chose qu'il ne doit pas accomplir alors que tout le reste lui est offert.

    C'est le test de la Vie, la fée sait ainsi combien la faiblesse de l'homme est puissante face à ces propres contradictions. Tel un enfant il brave le secret, brise le silence, par caprice, juste pour donner satisfaction à sa frustration. 

    Tout le reste ne lui suffit pas. Une seule petite chose manquante...

    L'homme en veut toujours plus. Il veut tout. Ce n'est jamais assez.

    Jamais satisfait, jamais heureux de ce qui lui est donné de vivre.

    C'est là l'épreuve que lui envoie la vie, par le biais de la fée amoureuse mais intraitable et son jugement irrévocable.

    Celui qui commet la faute verra tout son bonheur s'envoler pour toujours.

    Par manque d'humilité et de passion. Par manque de générosité et de compréhension. Par manque de fidélité avant tout envers lui-même.

    ...

    Je me suis envolée bien souvent, parce que la main sur la gorge n'est pas une éventualité. Pas une seconde d'existence pour elle.

    Sauf peut-être pour un seul "chevalier des bois perdus", qui connais assez la fée pour que le vœu devienne un secret commun.

    Et pourtant...

    ...

    Tant de mains, de caresses, d'amants.

    Aucun ne comprend. Mais ce qu'ils ne comprennent pas c'est qu'il ne faut justement pas chercher à comprendre.

    Les fées se font aimer sans que l'on ait à chercher à savoir pourquoi on les aime.

    ...

    Lorsque l'homme aura appris à se laisser porter sans vouloir expliquer l'inexplicable, sans vouloir poser des mots sur ses émotions, sans chercher à analyser ses sentiments, alors sans doute saura-t-il aimer.

    Lorsqu'il apprendra à rester, à entrer dans le "sentir", dans l'être, à faire partie de ce tout qui l'entoure, de cette énergie qui se sert de son corps pour lui donner le plaisir de vivre l'amour...

    Alors il se laissera enfin porter. De façon fluide, de manière évidente.

    Et tous ceux qui ne savent encore pas écouter les fées, ni les comprendre ou les entendre ne savent pas tout ce à côté de quoi ils passent.

    ...

    Ils ignorent tant le bonheur

    Que je les plains de tout mon cœur.

    Et les fées qui se meurent de tant d'ignorance

    Deviendront sorcières pour leur vengeance.

    ...

    Une main sur ma gorge tu poseras

    Saches que jamais tu ne me reverras.

    ...

     

    Le voeu de la fée...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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