• Dernière Angoisse...

     

     

     

     

     

     

     

    Il est des moments comme ça où l'on pensais que tout allait bien.

    Depuis un moment déjà, tout s'enchaîne, tout se met doucement en place.

    Mais il y a une place que je n'ai secrètement toujours pas trouvée.

    Mon nid.

    Ou plutôt si. Je suis comme un oiseau qui se promène de foret en foret. Je ramasse, j'amasse les brindilles, les mousses, les duvets, les feuilles et je commence à faire mon nid.

    Mais la vie m'amène toujours à devoir partir avant d'avoir achevé mon ouvrage.

    Tout est si éphémère. Rien ne tient dans la vie. Rien n'est certain. Rien ne dure.

    Nous ne sommes que des passagers sur ce radeau qui dérive parfois si l'on ne prend pas soin de ramer un peu pour garder le cap ou au moins choisir une direction.

    Seulement de passage. Nous ne possédons rien.

    Alors à quoi bon.

    Je me suis souvent dis que je n'étais peut-être pas faite pour avoir un vrai chez moi.

    J'ai été ballottée de maison en maison, si l'on peut appeler cela des maisons d'ailleurs.

    J'ai eu tant d'adresses et pas une qui tenait vraiment debout, pas une où je me suis sentie en sécurité, pas une où je sentais que j'étais vraiment chez moi.

    Est-ce matérialiste que de vouloir avoir "son" chez soi?

    Lorsque j'étais enfant et adolescente on m'a toujours bien fais comprendre que j'étais sous le toit de mes parents, de ma mère, des personnes qui me gardaient lorsque personne ne pouvait s'occuper de moi.

    Plus tard, en concubinage, on m'a bien rappelé que l'appartement où je vivais n'étais pas le mien.

    Finalement le premier endroit où j'ai été accueillie sans conditions et avec tant de générosité fût celui d'un ami, d'un amour au grand coeur qui un jour m'a donné les clefs de son nid, pour que j'en fasse mon refuge, sans jamais plus me les reprendre.

    Mais malgré cela, même si je me suis toujours sentie bien et bienvenue dans cette douce antre, je n'étais toujours pas chez moi et j'avais tellement pris l'habitude de ne pas être légitime, et ce dans aucun endroit...

    J'ai l'impression d'avoir passé ma vie à me "trimballer" d'un endroit à un autre avec deux ou trois sacs sous les bras.

    Toujours en transit, sans cesse en mouvement, jamais posée. Jamais de repos, pas de temps pour reprendre mon souffle.

    Ce dernier nid que je vais bientôt quitter a malgré tout été mon premier chez moi.

    J'y ai vécu des moments de bonheur intenses, des instants d'amour fous, des rires d'amies ont résonné entre ses murs, j'y ai pleuré aussi, j'y ai vécu la dépression, la peur, des angoisses puissantes...

    Hier soir, je ne m'attendais pas à ce qui est arrivé.

    À présent je comprends mieux certaines choses.

    Pour le moment je pars vers l'inconnu. Dans ma tête je suis déjà partie de cet endroit, seulement comme je ne peux visualiser la réalité de ce qui m'attends, n'ayant pas trouvé de nouveau nid, je navigue dans le brouillard.

    Cela doit jouer sur mon état.

    Sans doute que lorsque j'aurai trouvé ma nouvelle maison et qui plus est un nid encore mieux que l'actuel, les angoisses et les doutes, le flou et les incertitudes s'effaceront d'un coup.

    Pour le moment, je n'ai rien devant moi.

    Tout allait bien et soudain l'angoisse est tombée sur moi comme un couperet.

    Comme un constat d'échec et comme dépassée par le travail qui m'attendait.

    Avais-je réellement été heureuse ici? Cette transition a-t-elle été réellement telle que je l'ai crue?

    Bien-sûr, mais sur l'instant, les larmes, le manque d'air, la peur panique, tout s'est abattu sur moi. Et je suis restée prostrée, immobile, prête à imploser, hantée par la crainte de me faire du mal, d'avoir peur de moi même.

    Mais effectivement mon nid ressemble à ma tête en ce moment, c'est le bordel.

    Le plus important est de lâcher prise là dessus pour se dire que tout cela n'a rien de grave. Et c'est bien normal, aux vues de tous les changements qui m'attendent et qui s'accumulent. 

    Ce n'est pas anodin. Cela demande de l'énergie et même si je suis très optimiste sur mon avenir, cela n'empêche pas un trop plein émotionnel de se produire à un moment donné.

    Voilà qui est fais!

    J'ai juste eu peur. Peur que l'angoisse devienne plus forte, ce qui s'est produis.

    Toutes les contradictions se bousculaient dans mon esprit embrouillé de pleurs incessants. 

    J'ai quitté dans l'heure le nid où j'étouffais soudain, mais lorsque j'ai fermé la porte, lorsque je suis arrivée là où l'on m'accueillais pour être consolée et protégée, là encore je pleurais.

    Je voulais rentrer chez moi mais je ne pouvais pas. Je ne savais plus où je voulais être.

    Depuis déjà quelques temps mon nid n'arrive pas à être tel que je le voudrais et le résultat est que finalement je passe mon temps à le fuir. Je l'évite. Je suis toujours partie.

    Je ne fais pas face réellement ni suffisamment à ce qu'il m'impose. Mais je suis seule et j'ai tellement de mal à demander de l'aide.

    Aujourd'hui j'ai enfin compris que c'était une nécessité.

    Il ne s'agit pas de fierté mal placée, mais j'ai tant été habituée à appeler au secours et à ne rien recevoir que j'ai pris l'habitude de me débrouiller toute seule.

    Mais aujourd'hui j'ai des ami(e)s.

    Je me disais que cela ne servait plus à rien de "tenter" encore d'être un peu bien dans ce nid, puisque je vais bientôt le quitter. A quoi bon m'en occuper?

    Mais ce temps, si court soit il, est aussi important que les années déjà écoulées.

    Ce soir je me sens un peu mieux. Tout n'est pas encore réglé dans mon esprit mais cela fait doucement son chemin.

    Pour trouver la paix il faut parfois plus de temps qu'on ne l'aurait pensé.

     

    Je ne peux que remercier celles et celui qui m'ont épaulée sur ce coup dur.

    Mon désir de m'échapper est toujours présent pourtant mais je tente de rester, et de faire face à ce labeur qui est nécéssaire et "formateur" pour la suite et tout ce qui m'attend ailleurs.

    Cet ailleurs incertain auquel pourtant je crois... très fort.

     

     

     


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